Pour pourvoir aux besoins
essentiels des pauvres, la nourriture était la subsistance
principale. Au premier rang de celle-ci : le pain. Nombreux étaient
alors les boulangers, sous couvert des communes, qui en fournissaient
les indigents.
Le pauvre pouvait
également travailler dans des ateliers afin de subvenir au minimum
de ce qui lui était nécessaire. Ces ateliers, dits ateliers de
charité, existaient notamment dans les villes importantes avant de
disparaître à l'issue de la Révolution malgré quelques
réminiscences comme à Coligny, avant de faire leur retour
provisoire en 1848 sous le nom d'ateliers nationaux.
L'ensemble des pauvres
était bien évidemment concerné par la solidarité, les enfants en
premier lieu, certaines communes prenant en charge leur instruction.
Pour les malades ou handicapés, les communes aidaient en attribuant
des places dans des maisons particulières, comme avec l'admission
des enfants sourds et muets dans les maisons de charité.
Les fêtes publiques
étaient aussi l'occasion pour le pouvoir d'affirmer sa bonté et sa
générosité envers les pauvres. Qu'il s'agisse de la Saint-Napoléon
lors du Premier Empire (chaque 15 août), de la fête du Roi ou des
anniversaires tels que celui des Journées de Juillet (célébrant
l'arrivée au pouvoir de Louis-Philippe en 1830), les distributions
de nourriture et notamment de pain étaient partout la norme.
Enfin, la pauvreté
pouvait survenir du jour au lendemain. Les calamités pouvaient
ruiner tout citoyen, principalement lorsque la maison était
dévastée. Tout un élan de solidarité se mettait en place. Ce fut
le cas pour les incendiés de multiples communes (comme Brénod en
1808, Leyssard en 1820, Brénaz et Cessy en 1830, Corlier en 1841,
etc.), mais aussi les victimes de grêle, de vents forts, ou encore
d'inondation comme lors de l'énorme crue de la Saône en 1840 qui
mobilisa l'ensemble du département. Pour aider tous ces sinistrés,
non seulement de l'argent pouvait leur être distribué mais des
matériaux pour reconstruire les maisons pouvaient être collectés,
chaque commune versant alors un quota de bois.
Un bel exemple se
retrouve dans le cas de la commune de Maillat, incendiée par les
troupes autrichiennes en mars 1814. 56 maisons furent incendiées,
sans compter le massacre de cinq habitants. Un appel aux dons en bois
était alors adressé par le préfet Rivet à l'ensemble des communes
de l'arrondissement de Nantua, mais le succès n'est pas celui
escompté. Il faudra toute la persévérance du nouveau préfet
Capelle pour qu'une souscription soit lancée et que le ton devienne
plus autoritaire face aux communes. Les arbres collectés étaient
alors revendus, la somme finale revenant alors aux sinistrés.
Essayant d'être un modèle de solidarité dans l'Ain de par son
statut de chef-lieu, Bourg-en-Bresse disposait de nombreuses
structures permettant d'atténuer l'indigence, touchant environ 5% de
sa population en pleine Révolution. On y retrouvait tout d'abord des
structures d'aides telles que le comité de bienfaisance cantonal,
distribuant notamment des soupes économiques dites « à la
Rumford » (à base de céréales et de légumes secs) et du
pain bis (composé de diverses farines). Des établissements étaient
également présents pour ce type d'assistance : l'Hôtel-Dieu,
le bureau de bienfaisance (dès 1790), l'hospice de la Charité (avec
son orphelinat), le bureau de charité, l'asile des vieillards (dès
1837), les écoles pour enfants pauvres, les asiles psychiatriques
(1824 pour Saint-Lazare, 1825 pour Sainte-Madeleine), etc.
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